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rituels de magie moyen âge

Comment pratiquait-on les rituels de magie au moyen âge ?

Le terme « rituel » représente de nombreuses activités médiévales.

Il s’agit de comportements répétés et formalisés qui associent des processus cognitifs (travail sur l’esprit) à des actions physiques.

Ils se pratiquent en privé ou en public et ont une fonction sociale.

Ils sont ainsi réalisés pour et en interaction avec des publics présents, humains ou « surnaturels ».
Par « surnaturels », on peut parler d’Entités ou toute instance du monde de l’invisible.

Cette dimension donne lieu à des expériences partagées de pratiques visuelles, auditives, voire sensorielles tout court, qui donnent forme et substance  aux rituels.

Dans quel but pratiquait-on les rituels de magie au moyen âge ?

Les rituels en règle générale poussent à penser et à agir. Ils suscitent également des réactions émotionnelles.

Ils permettent de renforcer des sentiments d’inclusion et d’appartenance et d’offrir une protection contre le mal.

Ainsi, les rituels médiévaux ont une grande importance dans la vie sacrée et quotidienne ainsi que dans les moments de transition ou de péril.

Cependant, le contenu et la mise en œuvre d’un rituel ne peuvent jamais être entièrement spontanés : l’univers matériel joue un grand rôle dans le déroulement des cérémonies rituelles médiévales.

Ainsi, des espaces, tels que des salles d’apparat ou de banquet, ont été conçus pour la réalisation de ces rituels.

Les églises paroissiales accueillent les rites sacrés et un riche ensemble de pratiques, notamment la messe et les prières, surtout à l’occasion des fêtes religieuses.

Il y a une myriade d’objets matériels rattachés aux rituels médiévaux.

Par exemple, la signification symbolique de la croix est si importante que, dans des situations extrêmes, les chevaliers vont jusqu’à en fabriquer eux-mêmes de toute pièce.

Par ailleurs, la diversité des rituels médiévaux est énorme. Les cérémonies se déroulent oralement et elles sont donc documentées de façon variée.

Il existe des rites du souvenir durant lesquels l’Histoire est revécue par les populations sous forme coutumière.

Également, Il existe des rites de passage et d’initiation au baptême, au mariage ou des rituels de paix.

D’un point de vue juridique, les rituels obligent, autorisent, sanctionnent et fixent les relations humaines.

Ils justifient et renforcent l’autorité royale, seigneuriale ou cléricale.

En effet les rituels, quelle que soit leur forme d’expression permettent à la société de ne pas se désagréger, de s’imposer des limites, et par conséquent aux humains de vivre ensemble.

Les rituels médiévaux, dont nous héritons, font partie de l’arsenal des codes qui, effectivement, créent de la civilisation. Non pas une civilisation de nature inférieure, non pas un ordre différent et bâtard, mais une société policée et une police générale des mœurs.
cérémonie de magie moyen âge

La quête magique des trésors cachés en orient et en occident…

La découverte de trésors cachés est l’une des motivations avouées de la magie rituelle au moyen âge, dans l’Occident médiéval comme à Byzance et dans le monde arabo-musulman.

Mais la nature exacte des opérations concernées, celle du «pouvoir rituel» des magiciens qui entre en concurrence au moins implicite avec les institutions religieuses et politiques, et celle des différentes sortes d’esprits qui sont leurs interlocuteurs en la matière, restent encore peu connues à ce jour.

Dans le monde arabe médiéval, en effet, la quête des trésors cachés par le biais de techniques astrologiques représente une motivation jugée honorable. Les chercheurs de trésor, les mutālibūn, constituent une catégorie professionnelle tolérée, voire pleinement reconnue.

On voit ces rituels opérer dans les Contes des mille et une nuits, notamment dans l’une des parties les plus anciennes de ces contes, le Roman d’Aladin, dont l’original remonterait au XIe siècle.

Dans ce roman, le magicien qui dévoile à Aladin l’emplacement de son fameux trésor pratique des incantations, des adjurations et des fumigations d’encens.

Aladin parvient à soulever la dalle qui garde l’entrée du trésor grâce aux vertus de son anneau magique, mais surtout parce qu’il est prédestiné pour cela :

« Il te faut saisir l’anneau et soulever la dalle, car nul parmi les humains ne le peut en dehors de toi. De même, tu es le seul à pouvoir fouler aux pieds la voie souterraine qui mène à ce trésor secret, car il est gardé sous le signe de ton nom. Donc, écoute avec la plus grande attention les paroles que je vais prononcer, n’en laisse échapper aucun mot, tu n’auras qu’à t’en féliciter, ô mon fils. Tu n’as pas l’idée de l’importance de ce trésor; additionne tout ce que possèdent les rois de la terre et tu seras encore loin du compte ; eh bien, sache que tout cela est à toi – et à moi!»

On connaît la suite, mais notons au passage qu’Aladin joue ici un rôle analogue à celui de l’enfant médium que l’on trouve fréquemment dans la magie gréco-byzantine et que nous rencontrerons également dans l’Occident
chrétien.

En espérant vous avoir fait voyager dans le temps…

Votre Katia,

Katia